Parlons
un peu de Paul KRUGMAN. Ce n’est pas que le personnage soit particulièrement
intéressant, mais de temps en temps, je fais preuve de générosité et je décide
de consacrer un peu de mon temps à une œuvre de charité. Cette fois-ci, je vais
donc essayer d’apporter quelques éléments de réflexion au sujet de celui qui
fut prix Nobel d’Économie avant de
sombrer corps et âme dans le n’importe quoi.
Je
vous rassure tout de suite : ces éléments ne sont pas destinés à ce brave Paul,
qui est maintenant dans une autre galaxie, très très lointaine, et donc inaccessible à toute remarque de bon sens.
En réalité, ils s’adressent en priorité aux journalistes, notamment français,
qui continuent de voir dans l’ancien nobélisé une espèce de gourou sur lequel
on peut appuyer toute analyse imbibée de keynésianisme bien moisi.
À
la décharge de KRUGMAN, la France a
toujours été un paradis pour ses saillies, même les plus ridicules. Avec
ses théories consternantes, avec son penchant à gauche parfaitement assumé et
totalement irrationnel, et avec ses petits éditos qui tentent régulièrement de
camoufler son militantisme socialiste quasi-rabique derrière une fine couche d’économisme
de bazar, s’il n’était déjà américain, il aurait été Français et se
prénommerait sans doute Paul-Édouard ou Jean-Michel.
Et
le brave Jean-Michel KRUGMAN aurait eu toute l’écoute des médias « importants »
de France qui lui ouvrent déjà leurs colonnes. Le dernier exemple en date
illustre à merveille l’obséquiosité dégoulinante qu’ils ont déjà à l’encontre
du bonhomme et qui serait sans nul doute
décuplée fut-il né Français et baptisé Jean-Michel. En effet, on apprend,
de différentes sources aussi sûres que peut l’être la presse française
ultra-subventionnée, que l’économiste a flingué (pour reprendre les termes
toujours finement choisis de Libération) la « nouvelle politique de François
Hollande » dans une récente tribune du New-York Times, le pauvre organe qui lui
laisse faire son trampoline militant sur base pluri-hebdomadaire.
Notez
au passage qu’à chaque fois qu’un article français paraît sur l’éditorialiste,
la titraille s’emballe et insère presque systématiquement le « prix Nobel
d’économie » qui va bien (chose que se refuseraient à faire les mêmes
journalistes s’il s’agissait d’un HAYEK ou d’un MISES, ces derniers, provenant
du Camp du Mal, ne méritant pas qu’on rappelle leurs titres).
Sociologiquement,
il est fort intéressant de constater l’aura
quasi-christique dont dispose KRUGMAN en France : ce dernier étant
ouvertement keynésien, ouvertement démocrate, ouvertement socialiste pour tout
dire, ouvertement pro-OBAMA (le terme groupie n’est pas trop fort en l’occurrence),
et officiellement nobélisé, il était impossible à tout l’establishment
journalistico-politique français, très majoritairement keynésien, démocrate,
socialiste en diable, et parfaitement pro-OBAMA, de passer à côté. On comprend
dès lors pourquoi les plus beaux morceaux de bravoure du Jean-Michel
d’Outre-Atlantique semblent ignorés de ce côté-ci de l’océan.
Pourtant,
difficile d’oublier que si KRUGMAN a bien reçu un Nobel, ce n’était pas pour la
pertinence de ses visions politiques ou son keynésianisme, loin s’en faut.
Difficile pour quelqu’un qui se renseigne un peu d’oublier que KRUGMAN fut
bruyamment en faveur d’un gonflement
musclé de la bulle immobilière aux États-Unis, bulle qui explosera ensuite
avec les dégâts qu’on connaît. Difficile pour quelqu’un qui suit un peu le
personnage de passer à côté de ses prédictions humoristiques sur l’Internet, dont il était sûr que l’impact en 2005 ne
dépasserait pas celui du fax. Difficile aussi de passer sans pouffer sur
les déclarations proprement ahurissantes du même KRUGMAN qui estime qu’une menace extra-terrestre pourrait se
transformer en boom économique (un peu comme la Seconde Guerre Mondiale qui
fut, par la reconstruction afférente, un véritable coup de booster économique,
si l’on omet les millions de morts et les années*hommes perdues dans
l’affaire).
Mais
pour un journaliste français, tout ça passe comme une lettre à la poste,
précisément parce que c’est n’importe quoi mais que c’est estampillé « Nobel ».
Le sophisme de la vitre cassée, dénoncé par BASTIAT et ici mis en application
avec tendresse par le Jean-Michel KRUGMAN d’Amérique, tout le monde, en France,
s’en contrefiche. Bastiat aurait dû s’appeler Jean-Paul ou Jean-Michel, et pas
Frédéric, c’est tout.
Malgré
tout, et comme on ne peut pas se contenter de rappeler le parcours médiatique
un tantinet chaotique d’un économiste pour juger de ses prouesses dans son
domaine d’expertise, regardons plus avant ce qui a déclenché la vague de petits
articles pétillants d’une presse française acquise aux discours du Jean-Michel
américain ; dans son petit billet daté du 16 janvier, KRUGMAN se lâche complètement à la suite de la conférence de presse
de Monsieur PREMIER, dont les annonces constituent selon l’économiste un
véritable scandale : le président
français serait en train de réaliser un virage libéral, et il remettrait le
couvert pour une bonne louchée d’austérité en France.
Pourtant,
KRUGMAN le dit et le répète en se mâchouillant la barbe : « scrogneugneu,
l’austérité, ça ne marche pas voyons enfin les enfants ! ». Et il en veut pour
preuve les croissances anémiques, les taux de chômage record, les difficultés
financières et les tensions économiques palpables dans tous les pays d’Europe
pour accréditer sa thèse. Ici, les
journalistes boivent du petit lait, leur incurie économique et l’absence réelle de toute volonté de
recherche sérieuse leur rendant ici de fiers services.
Car,
disons-le clairement, KRUGMAN se trompe sur au moins trois chefs. Vous me
direz, c’est normal, il est keynésien, militant politique et socialiste, ce qui le qualifie largement en matière
d’échecs. Mais au-delà de ces raisons intrinsèques, les faits, têtus, lui
donnent tort.
D’une
part, économiquement, KRUGMAN se fourre le doigt dans l’œil et les
journalistes, toujours aussi finauds, l’aident grandement à lui pousser jusqu’à
l’omoplate : il n’y a pas de virage libéral de CHOUPINET. Une France qui crame 57% de ses richesses
produites dans le Tout-à-l’État ne peut pas prétendre, même de loin, à la
moindre parcelle de libéralisme. Un pays qui a trouvé comme «
solution » à la crise un renforcement de toutes les législations du travail, des
corporations, un pays qui a toujours fait la place belle au capitalisme de connivence,
aux affaires entre copains et coquins, et qui n’a jamais varié d’un iota sa
politique économique placée systématiquement à gauche ne peut pas prétendre au
libéralisme.
Pire
encore, KRUGMAN se plante ici politiquement : La fraise des bois ne fera jamais
de virage libéral, social-libéral ou même social-démocrate. CHOUPINET est un
animal politique, il émet avec sa bouche
les sons qui lui permettront d’obtenir le maximum de suiveurs, de prébendiers
et autres thuriféraires pour assurer son propre avenir. Si la conjoncture
politique avait dicté qu’il déclare le bleu comme nouvelle couleur tendance, il
l’aurait fait, quand bien même il serait venu cravaté de rouge. Ici, KRUGMAN montre
toute l’étendue de sa naïveté en imaginant qu’un type comme Monsieur NORMAL
pourrait éventuellement mettre ses actions en face de ses paroles, ce qui
serait, proprement, inédit en France depuis plusieurs décennies. Et pardon,
mais l’éloignement géographique du Jean-Michel américain n’explique pas tout : OBAMA
est, chez eux, un excellent exemple de ce qu’on peut pipeauter pendant des
années tout en conservant le pouvoir (Guantanamo, anyone ?).
Enfin,
et c’est tout de même toujours aussi consternant de voir qu’un économiste peut
à ce point raconter des balivernes si elles servent son petit agenda personnel,
l’austérité en Europe n’a pas été mise en place. Ni en France, ni en Grèce, ni
ailleurs. Jamais. Oh, pour sûr, on a
pressuré les contribuables, on a écrasé le secteur productif d’impôts, de taxes
et de vexations fiscales diverses. Mais les coupes claires dans
l’administration, la diminution du poids de l’Etat et de son rôle dans la
société, ça, en revanche, c’est … du flan : il n’en a jamais été question. Le poids
des prélèvements n’a pas arrêté d’augmenter en France, le poids du secteur non-marchand aussi, l’interventionnisme d’État bat son
plein. KRUGMAN, en feignant de croire que la France pourrait prendre un virage
libéral ou social-démocrate ou pédalo-flambyste, joue à l’idiot inutile, ou se
laisse lui-même berner par ses propres illusions économiques.
Quant
aux journalistes, ils relaient, frétillants d’aises à l’idée qu’un Prix Nobel
De 2008 puisse ainsi égratigner FLAMBY qui oserait tenter un truc de fou dont
Tout Le Monde Sait (à commencer par le nobélisé en question) Que Ca Va Dégrader
La Situation, mais si mais si, puisqu’on vous le dit.
Jean-Michel
Paul, faites-vous une raison : vos éditos sont vaguement rigolos lorsqu’ils
concernent les États-Unis, mais franchement, pour la France, restez chez vous,
vous dites de grosses âneries. Non, HOLLANDE n’a pas pris de virage libéral ou
quoi que ce soit. Il continue, têtu,
toujours tout droit, bien perpendiculairement au mur de la réalité qu’il va
nous faire prendre en pleine tête.
Ce
pays est et reste, fichu.